COVID-19 : la pathologie due au virus SARS-CoV-2 (1) apparue à Wuhan en décembre 2019, d’où le numéro 19. Il est le septième membre de cette famille virale à infecter l’homme. Il est extrêmement contagieux mais non pas extrêmement dangereux, plus exactement il n’est pas d’une grande virulence. Cependant, alors que la grande majorité les personnes infectées guérissent spontanément, certaines développent une forme grave. Pourquoi ? Toute la question est là.

Contagiosité et virulence sont les deux facettes des agents infectieux.

Aucun pathogène n’est à la fois très contagieux et très virulent, sinon l’humanité serait en péril. Quoique : les grandes épidémies, dues à des bactéries qui présentent ces deux caractéristiques, comme la peste ou le choléra, n’ont pas exterminé le genre humain, alors même qu’aucune thérapie n’était connue. L’épidémie de peste de 1720 à Marseille fut dévastatrice ; elle a tué 30% de la population, puis s’est arrêtée. Epidémies et pandémies finissent toujours par s’arrêter spontanément, par suite de facteurs convergents : bactéries et virus perdent leur virulence en même temps que la population développe une résistance, en particulier une défense immunitaire.

Le HIV est extrêmement virulent du fait qu’il s’attaque à notre système immunitaire, c’est-à-dire à notre système de défense. En revanche sa contagiosité est limitée, puisqu’elle nécessite un transfert de substance. Dans une population, toutes les personnes ne sont pas impliquées.

Le COVID-19 est une maladie très contagieuse car elle se transmet par voie aérienne. Cette fois tout le monde est concerné mais en revanche, selon l’expression consacrée, tous n’en meurent pas.

Que se passe-t-il dans ce cas ?

Grâce à ses spicules (les « épines » qui le hérissent), le virus SARS adhère aux récepteurs ACE2, des éléments présents à la surface de certaines cellules, puis pénètrent à l’intérieur. Ses cibles sont notamment le poumon et les artères.

Le poumon est donc l’organe en première ligne dans cette attaque. Il est très vulnérable parce que richement vascularisé, particulièrement au niveau des alvéoles où s’effectuent l’échange entre l’oxygène de l’air et le gaz carbonique du sang.

En général le virus est éliminé en une quinzaine de jours, sauf si, pour une raison encore indéterminée, il se produit une réaction inflammatoire exacerbée, ce qu’on désigne par un très expressif « orage cytokinique » (les cytokines gouvernent la réponse immunitaire).

L’inflammation est la première ligne de défense de l’organisme contre l’infection. Elle a tout de la bombe atomique au niveau de l’organisme : c’est une réaction en chaîne – l’inflammation stimule l’inflammation – et elle met en jeu des mécanismes destructeurs, avec des dommages collatéraux parfois dramatiques. Ce n’est donc pas le covid-19 qui est mortel, mais l’inflammation exacerbée qu’il provoque parfois.

Il est impératif d’atténuer cet état inflammatoire De fait, il a été établi que le seul médicament réellement protecteur dans les cas graves et un anti-inflammatoire stéroïdien (de la famille de la cortisone) (2).  Il doit cependant être administré sous contrôle médical et il faut y adjoindre un antibiotique, car un virus est toujours accompagné de bactéries opportunistes (d’où la fièvre) Pour ma part, avec mes collègues grenoblois, j’ai un bon anti-inflammatoire à proposer, très efficace et sans effet secondaire, à utiliser dès les premiers signes de la maladie : l’hydrogène (3). Il sera sous peu disponible pour cet usage.

Chez les enfants, cette réaction inflammatoire est atténuée car leur système immunitaire n’est pas encore à maturité. C’est la raison pour laquelle il ne présentent peu de forme grave de Covid-19. En revanche, ils peuvent présenter des signes cliniques qui s’apparentent à une maladie bien connue, la maladie de Kawasaki qui, précisément, est caractérisée par une inflammation de la paroi des vaisseaux sanguins.

Conclusion, si les enfants sont globalement peu touchés par le Covid-19 ils n’en sont pas totalement indemne. En tout état de cause, tout comme les adultes, ils sont susceptibles de porter le virus de façon asymptomatique, donc de le transmettre, ce qui s’est bien vérifié dans certains cas, mais ce que notre gouvernance n’a semble-t-il pas entendu.

A propos, de pandémie, l’Histoire balbutie : Marseille avait instauré une quarantaine pour prévenir la peste, apportée par les bateaux en provenance d’orient, ce qui a été répété, récemment, avec les personnes rapatriées de Wuhan. Le confinement était à l’origine de 40 jours. Pour le covid-19, il est plus court car les symptômes de la maladie apparaissent au cours de la deuxième semaine suivant l’infestation, d’où la quatorzaine, mot qui a fait son apparition dans la langue française.

La chloroquine, en fait hydroxychloroquine, est dérivée de la nivaquine, utilisée couramment contre le paludisme. Elle a été mise en avant par Didier Raoult, ce qui déclenché une polémique, avec une allure de match Marseille-Paris (un de plus !). Il n’avait pourtant fait que reprendre une étude publiée par les Chinois montrant que ce produit diminue la charge parasitaire de cellules en culture, autrement dit de cellules isolées. C’est donc un bon candidat médicament pour prévenir la maladie, ou pour la traiter à ses débuts. Est-il efficace ? Malheureusement la polémique a pris une telle ampleur que le doute subsistera longtemps. De toute façon la chloroquine ne doit être utilisé dans les cas graves, contrairement à ce que nos autorités sanitaires avaient préconisé un moment car à ce stade elle ne peut avoir qu’un effet négatif.

Parlons du masque, dont on a dit tout et son contraire. Au départ nos Hautes Autorités, toujours très inspirées, nous ont assuré que le masque ne sert à rien, ceci pour ne pas avouer que nos réserves étaient insuffisantes. Et pourquoi nos réserves étaient-elles insuffisantes ? Parce qu’elles avaient été détruites ! Et pourquoi avaient-elles été détruites ? Parce que les masques s’étaient détériorés au cours du temps, nous disait-on. Alors, de deux choses l’une : ou bien on a détruit des masques qui étaient en bon état, ce qui scandaleux, ou bien on a laissé ces masques se dégrader, ce qui l’est tout autant.

Ce fut en effet un des plus grands scandales sanitaires que nous ayons connus, avec pour conséquence un confinement de longue durée, alors qu’il aurait pu être beaucoup plus court, car le masque est en quelque sorte un confinement portatif. Le porter c’est être confiné, même en déplacement. Ensuite ces mêmes Hautes Autorités ont dû rétropédaler et admettre que le masque était utile.

Mais quel masque pour quelle protection ?

Il faut savoir que virus et bactéries ne sont pas libres dans l’air ; ils sont toujours portés, soit par des poussières, soit par des aérosols, autrement dit des microgouttelettes d’eau en suspension dans l’air. Ainsi, en respirant, en parlant et surtout en toussant ou éternuant nous expulsons de microgouttelettes de salive qui transportent le virus si on est soi-même contaminé. Le rôle du masque est donc de filtrer ces gouttelettes ou ces poussières.

Pour le public, le masque chirurgical est bien adapté et léger. Le porteur est bien protégé, sauf l’entourage, qui l’est moins. En effet, si à l’inspiration l’air passe bien par le filtre, à l’expiration une partie s’échappe par les côtés, en étant toutefois en partie purgé des aérosols, qui pour l’essentiel restent dans le masque. Donc, le porteur est bien protégé, l’entourage un peu moins. Quoi qu’il en soit, le masque se charge rapidement d’humidité du fait de la respiration et doit être changé toutes les quatre heures environ, comme préconisé.

Des masques à poussières pour travaux sont également efficaces et certains comporte une soupape pour l’évacuation de l’air expiré. C’est confortable pour le porteur, mais ne protègent pas l’entourage.

Les masques faits maison sont souvent trop épais, donc ne facilitent pas la respiration.

Porter un masque est une bonne habitude à prendre. C’est une protection contre tous les pathogènes qui peuvent se trouver dans l’air, mais aussi contre les poussières. Il ne faut pas oublier que les poussières, toutes les poussières, sont nocives, quelle que soit leur nature. Le masque est encore une protection contre les allergènes, grains de pollen ou autres.

Donc gardons l’habitude de porter un masque le plus souvent possible.

Attention, très important : LE NEZ DOIT ETRE IMERATIVEMENT COUVERT. La respiration se fait essentiellement par le nez, donc s’il n’est pas couvert le masque est totalement inefficace. Ni le porteur ni l’entourage ne sont protégés.

De terribles épidémies sévissent en Afrique, SIDA, Ebola, malaria, schistosomiase, etc… Les hôpitaux font ce qu’ils peuvent, avec le peu de moyens qu’ils ont. On s’attendait donc que le Covid-19 fasse des ravages épouvantables. Ce n’est pas le cas. Comment est-ce possible ? Didier Raoult nous dit, avec raison, que les africains ont par la force des choses appris à gérer les infections, alors que nous, Occidentaux, pensions être à l’abri. Nous avons donné la priorité à des pathologies comme la maladie d’Alzheimer, qu’il ne faut pas négliger, naturellement (4), mais nous avons découvert avec le Covid-19 dans quel état d’impréparation catastrophique, scandaleux, nous étions pour les maladies infectieuses. Pas de masques au départ de la pandémie, des médicaments et du matériel médical venu d’ailleurs, donc des fournitures tributaires de pays étrangers et de moyens de transports subitement débordés, des lits d’hôpitaux supprimés, des personnels soignant sous-payés, etc…

Enfin, il ne faut pas oublier que Didier Raoult a créé à Marseille un outil hospitalier remarquable, l’IHU méditerranée, particulièrement bien conçu pour traiter les maladies infectieuses tout en prévenant la contamination du personnel soignant, comme des visiteurs. C’est à souligner.

Au fait, d’où nous vient cette maladie ?

Elle est apparue en Chine, plus précisément à Wuhan, plus précisément encore au marché de Wuhan, donc dans une zone très peuplée d’une très grande ville. Pour autant la source du virus est-elle là ? les chercheurs de l’OMS ont eu tout loisir d’enquêter sur place, mais n’ont rien relevé de probant. Alors, coïncidence ? Pour ma part je n’y crois pas.

Voir: Where did COVID come from? Five mysteries that remain (d’où vient COVID ? Cinq questions restent sans réponse).  Nature 2021, 591(7849):188-9. doi: 10.1038/d41586-021-00502-4.

 

  1. SARS est pour severe acute respiratory syndrome (syndrome de déficience respiratoire sévère aigüe).
  2. Ledford, Heidi. Steroid is first drug shown to prevent deaths from covid-19, Nature, 2020, 582(7813):469.
  3. https://science-sapience.fr/hydrogene-source-de-sante/
  4. De gros moyens ont été dégagés pour les maladies neurodégénératives. Mais, en connaissance de cause je peux dire que dans ce domaine on regarde ailleurs, si bien que les malades ne voient rien venir. Pourtant, avec moins de moyens, mieux orientés, on pourrait obtenir des progrès significatifs. Voir : https://science-sapience.fr/maladies-neurodegeneratives/

Illustrations : le virus et la distanciation sociale vus par les enfants (Anonymes).

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